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Si l’essaimage m’était conté
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Si l’essaimage m’était conté
Si l’essaimage m’était conté B. Cartel | avec l'aimable autorisation de la revue |
Le mois de mai au rucher est
caractérisé par une activité apicole intense avec comme premier souci la
surveillance de l’essaimage. Puisque cette faculté que possède l’abeille n’est
pas toujours contrôlable, c’est la visite quotidienne dans les environs du
rucher qui permettra de détecter et de récupérer les éventuels essaims. Si la
ruche essaimeuse ne produit généralement pas de miel, la perte de son essaim, de
surcroît annule en principe tout espoir de récolte. Certes, l’objectif
économique n’est pas forcément prioritaire chez le débutant, mais il serait
décourageant pour lui qu’il perde une future colonie.
La
reproduction des abeilles
Notre
insecte préféré, l’abeille de l’espèce Mellifica, possède la faculté de se
reproduire de deux façons différentes : par voie sexuée et/ou par essaimage qui
n’est qu’une division naturelle d’une colonie. C’est pourquoi elle a réussi à
s’implanter sous presque tous les climats et régions du monde, même si le
processus de multiplication est spécifique aux principales espèces d’abeilles :
dorsata, laboriosa, cerana, florea et mellifica.
Cette dernière regroupe les principales sous-espèces ou races européennes :
caucasica, carnica, liguistica et mellifica qui sont toutes interfertiles.
Est-ce un avantage ?
Dans notre beau pays, force est de constater que notre Apis mellifica mellifica
a perdu de son authenticité. Des importations d’abeilles de différentes
sous-espèces ont favorisé de multiples croisements de notre patrimoine génétique
apicole. Heureusement que des éleveurs, des syndicats, des ruchers-écoles
tentent de conserver cette lignée qui a l’avantage d’être adaptée à notre
territoire. Ils proposent des reines et des essaims que nos amis débutants
devraient préférer pour démarrer une aventure apicole et ne pas perdre de la
prédominance dans le cheptel, de cette Apis mellifica mellifica, communément
appelée « abeille noire ». Dommage que l’aide européenne leur échappe en grande
partie ; ruchers-écoles de syndicats, cercles d’élevage, connais pas….
La
reproduction sexuée
Si
la ruche est peuplée très majoritairement de femelles, seule la reine que l’on
devrait plutôt appeler « la mère » génère en temps utile des ouvrières et des
faux-bourdons nécessaires à la vie de la colonie.
Prenons à titre d’exemple une jeune reine naissante, suite à un essaimage ou à
la disparition de sa propre mère. Quelques jours d’inactivité, 6 à 8, lui
permettent d’atteindre sa maturité sexuelle, sans prendre d’intérêt aux mâles
présents dans la ruche. Alors, suivant son instinct, de plus peut-être poussée
par les ouvrières, elle quitte la ruche lors d’une belle journée pour
s’accoupler pendant un ou plusieurs vols nuptiaux. Elle rejoint un lieu de
rassemblement de mâles, communément appelé « bal d’abeilles ». Elle y sera
fécondée par environ 6 à 8 d’entre eux. De ces multiples rapports, elle
emmagasine dans sa spermathèque 7 à 8 millions de permatozoïdes, issus de ses
divers partenaires venant probablement de différentes ruches, ce qui limite le
risque de consanguinité.
De retour dans sa ruche et au bout d’une dizaine de jours en moyenne, elle se
met à pondre au milieu de sa cour composée d’une douzaine d’ouvrières nourrices.
Ce
sera sa seule fonction sa vie durant.
Dans
la pratique, l’apiculteur qui suit le renouvellement de ses reines s’aperçoit
qu’après 20 à 30 jours, une reine non en ponte ne sera plus jamais fécondée.
On peut se poser alors la question du choix du sexe de sa descendance.
En effet, un œuf fécondé parce qu’il a reçu quelques spermatozoïdes est toujours
déposé dans une petite cellule ; il donnera à terme une larve d’abeille femelle
: celle-ci deviendra selon la nature de la nourriture qu’elle recevra une
ouvrière ou une reine.
Dans ce premier cas, les abeilles sont sœurs si les œufs dont elles sont issues
ont été fécondés avec le sperme d’un même mâle. S’il provient de mâles
différents, elles sont demi-sœurs. Une ouvrière ou une reine possède un père et
une mère.
Dans le second cas, un œuf déposé dans une grande cellule n’a pas été fécondé.
Il en éclora un mâle ou faux-bourdon qui a une mère et pas de père. C’est le
phénomène de la parthénogénèse, ce qui signifie reproduction à partir d’un ovule
chez les animaux ou d’une oosphère chez les végétaux.
Enfin, il arrive que l’on ne découvre dans la ruche que du couvain de mâle,
souvent dispersé, en mosaïque. Un œil attentif distingue souvent plusieurs œufs
dans une même cellule. On dit alors que la ruche est bourdonneuse. Deux cas
peuvent se présenter :
La reine est toujours en activité de ponte, mais, soit à cause
d’un dysfonctionnement physique, soit parce qu’elle a tout épuisé sa réserve
de spermatozoïdes, ne pond que des œufs non fécondés. Ceux-ci, comme nous
l’avons écrit plus haut, ne donneront que des mâles.
La reine est absente et n’a pas été remplacée naturellement par
les ouvrières ni artificiellement par l’apiculteur. La colonie est alors
orpheline, sans possibilité d’élever une reine puisqu’elle ne possède pas
d’œufs fécondés ou de larves d’ouvrières de moins de 3 jours, condition
indispensable pour entreprendre un élevage royal salutaire. Dans ce dernier
cas, il arrive que certaines ouvrières développent leurs ovaires et se mettent
à pondre. Mais n’ayant pas été fécondées, elles ne pondront que des œufs de
mâles.
Quelle qu’en soit la cause, une colonie bourdonneuse devient une
non valeur, composée de mâles inutiles et d’ouvrières âgées. Plus la durée
d’orphelinage s’allonge, plus le remérage devient difficile et franchement
déconseillé pour celui qui disposerait d’une reine de valeur. Dans la majorité
des cas, elle ne serait pas acceptée et serait tuée.
Peut-on récupérer les abeilles et les regrouper dans une colonie ayant besoin
d’être renforcée ? Oui, bien que cet apport ne soit que de peu d’intérêt. Pour
ce type de réunion, vous pouvez vous reporter aux n° 912 et 913 de l’Abeille de
France, dans lesquels ce sujet a été traité.
L’essaimage
:
Reproduction
par division
L’apiculteur débutant se réjouit souvent de l’essaimage possible d’une colonie,
même au risque de perdre sa production. Qui ne se souvient pas avec ravissement
de l’enruchage de son premier essaim ? D’autant que cet agrandissement de
cheptel s’est effectué sans frais.
Au contraire, l’apiculteur confirmé considère cette fonction comme la plaie de
l’apiculture. Pour lui, l’objectif est de produire un maximum de miel avec un
minimum de colonies. Nous comprenons les motivations de l’un et de l’autre mais
pour le débutant, nous allons tenter de lister les causes favorisant l’essaimage
et proposer des solutions pour prévenir et si possible limiter le nombre de
colonies qui pourraient être prises par la fièvre de l’essaimage.
Les
causes favorisant l’essaimage
Il est probable que ce ne soit pas une seule cause qui soit responsable d’un
essaimage, mais la conjugaison de plusieurs d’entre elles à un moment donné.
Quelles sont-elles ?
La croissance rapide de la colonie au printemps : de très
nombreuses abeilles naissantes génèrent une densité élevée d’individus dans la
ruche. La reine gênée est limitée dans ses déplacements et les ouvrières
messagères éprouvent de la difficulté à distribuer la phéromone royale
inhibitrice d’élevage royal.
Un déséquilibre couvain/ouvrières au bénéfice de ces dernières,
dégage une main-d’œuvre inutilisée.
Des conditions météorologiques défavorables : de longues périodes
de pluie interdisent les sorties et favorisent la longévité des butineuses.
Celles-ci meurent dans la ruche plutôt qu’aux champs : cette situation
facilite le déséquilibre évoqué plus haut.
L’âge de la reine : ce sont les reines âgées de plus de 2 ans qui
essaiment plus facilement. C’est pourquoi nous conseillons de renouveler les
reines après leur deuxième année de ponte.
La pose tardive de la hausse peut provoquer en cas de miellée
l’encombrement du corps de ruche et par conséquent le blocage de ponte.
La pose d’une grille à reine peut provoquer les mêmes effets.
Une miellée importante : le nectar récolté occupe anormalement
les cellules destinées au couvain, mêmes effets que ceux cités plus haut. Cet
heureux événement s’est vérifié au printemps 2004, provoquant un essaimage
hors norme dans ma région.
Enfin, certaines souches possèdent un instinct à essaimer
davantage. Ces souches sont à exclure pour organiser un élevage royal.
Les
signes annonciateurs de l’essaimage
Au
trou de vol, l’apiculteur peut observer au moins deux signes permettant de
supposer le démarrage d’un processus d’essaimage.
Le ralentissement de l’activité d’une colonie forte, un manque de dynamisme, sans raison apparente. | |
Le regroupement sur ou sous la planche de vol de centaines ou de milliers d’abeilles qui forment une grappe immobile. Dans son jargon, l’apiculteur dit dans ce cas, que la ruche « fait la barbe ». La raison n’est autre que l’encombrement de la ruche ou la surchauffe de celle-ci. Généralement, la pose d’une hausse permet de régler ce problème de régulation thermique ; la grappe se désagrège, les ouvrières rentrent dans la ruche. Cependant, si le processus d’essaimage a été démarré, il ne sera pas stoppé pour autant. |
nous découvrons des cellules royales (ou des ébauches) habitées, operculées ou
non. Devant cette situation, le doute n’est plus permis : le remplacement de la
reine s’est organisé, soit par supersédure (remplacement de la reine sans
essaimage), soit par un essaimage quasi imminent.
Que
faire en cas d’essaimage imminent ?
Un
apiculteur confirmé peut éventuellement empêcher l’essaimage de se produire.
Mais la tâche se compliquera si le processus est déjà engagé. Certains pensent
que détruire les cellules royales construites ou en cours de construction suffit
à faire renoncer la colonie à son projet. C’est souvent peine perdue.
Seule la mise en œuvre de mesures drastiques aura un effet persuasif, mais pas
garanti à chaque fois.
Nous conseillons de lire l’article de notre collègue italien Michele CAMPERO
intitulé « Essaimage artificiel d’urgence et de prévention » (paru dans
l’Abeille de France d’avril 2001). Sa pratique apicole nous paraît en
l’occurrence très intéressante. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite quelques
connaissances apicoles que le débutant ne maîtrise pas encore forcément tout à
fait.
Si l’apiculteur n’intervient pas ou ne veut pas contrarier la nature, voyons ce
qui se passera dans la colonie essaimeuse que nous appellerons souche et
étudions le comportement de l’essaim qui bientôt en sortira.
La
souche
Quelques
jours avant la sortie de l’essaim, la colonie-mère ou souche a entrepris un
processus d’essaimage. Comme nous l’avons évoqué plus haut, les abeilles ont
changé de comportement, ont ralenti leur activité de butinage.
Les faibles rentrées de nectar et surtout de pollen influent négativement sur la
production de gelée royale et sur la ponte de la reine. En même temps, des
ouvrières construisent des cupules, futures cellules royales, dont elles
réduisent ensuite le bord, le ramenant à un diamètre identique à celui des
cellules d’ouvrières. La reine peut ainsi déposer dans chacune d’elles un œuf
fécondé.
Ces cupules sont réagrandies et ensuite allongées au fur et à mesure que les
larves royales, nourries exclusivement de gelée royale, se développent. Ce
développement est d’ailleurs rapide, conséquence directe de cette nourriture
particulièrement riche.
Il ne faut que 8 jours et demi après la ponte pour qu’intervienne l’operculation
(9 jours pour l’ouvrière – 10 jours pour le faux-bourdon).
Puisque l’avenir de la colonie est assuré avec l’élevage de jeunes reines prêtes
à naître - de 10 à 20 -, la reine mère peut alors quitter la colonie (ou en est
plutôt chassée), emmenant avec elle la moitié de ses filles. Prévoyantes, elles
se sont chargées de provision de miel (36 mg environ de miel par jabot) pour
assurer la survie de l’essaim avant son installation définitive… Arrivée à
terme, la cellule royale la plus mature libère une jeune reine assurant la
pérennité de la colonie. Celle-ci peut choisir entre deux comportements :
La jeune reine par instinct peut éliminer toutes ses sœurs encore
au berceau et mettre ainsi fin au processus d’essaimage. Après quelques jours
de repos, elle effectuera son vol nuptial et bientôt libérera ses premiers
œufs …
Mais cela ne se passe pas toujours ainsi. Pour quelle raison «
décide-t-elle à son tour de créer ailleurs une nouvelle colonie, laissant sa
place à une de ses sœurs prête à naître ? Evidemment son essaim, dit
secondaire, sera plus petit, plus volage aussi, car la jeune princesse n’a pas
le vol lourd de sa mère aux ovaires gonflés d’œufs.
Un troisième essaim peut suivre encore selon le même procédé,
ponctionnant dangereusement le reste de la colonie-mère. Dès que ce petit jeu
d’essaimage prend fin, la jeune reine alors présente prend possession de la
colonie après avoir tué ses sœurs pas encore nées…
C’est une fin tragique pour celles qui n’ont pas eu la chance d’être les aînées.
S’ensuivront accouplement et ponte pour cette jeune reine, mais dans une
colonie-mère épuisée par ses essaimages successifs.
L’essaim
Peu
avant l’éclosion de la cellule royale la plus mûre, l’essaim dit primaire sort
de la ruche. Etre présent au milieu du nuage vivant est toujours plus
impressionnant que dangereux. Des milliers d’ouvrières se précipitent au trou de
vol, se bousculent, se poussent, s’envolent frénétiquement, tourbillonnent en
tous sens comme prises de folie. En vol, la densité des abeilles permet de
suivre l’évolution de l’essaim. Au bout de quelques minutes, il se dirige vers
une branche d’arbre, un buisson ou autre support. Des abeilles se posent en un
point, se regroupent, se concentrent et forment une boule noire qui grossit,
enfle, jusqu’à rassembler la totalité des abeilles de cet essaim primaire. Il
est composé de la reine-mère, d’ouvrières de tous âges et parfois de quelques
faux bourdons.
Assez rapidement, comme si la folie s’en était allée, la masse vivante devient
comme inerte et même le débutant peu rassuré s’enhardit à l’observer de près. Un
œil averti voit alors quelques ouvrières quitter l’essaim et après quelques
cercles de reconnaissance, se disperser : ce sont les éclaireuses. Elles partent
à la recherche d’un logement qu’elles devront trouver dans les 3 ou 4 jours,
période pendant laquelle l’essaim survivra grâce aux provisions de miel stockées
dans ces milliers de jabots.
C’est le moment idéal pour récupérer l’essaim avant qu’il ne nous échappe.
Enrucher
l’essaim
Dans
l’éventualité d’un essaimage, le matériel doit toujours être disponible : une
ruchette de préférence désinfectée, équipée d’une ou deux cadres construits, si
possible un cadre de provision, miel et pollen, 1 ou 2 cadres de cire gaufrée à
construire et une partition. On découvre la ruchette et on la place si possible
sous l’essaim. Si la branche sur laquelle il s’est fixé peut être coupée, nous
le ferons délicatement, une main tenant le bon côté de la branche, le sécateur
dans l’autre main. On secouera alors l’essaim vigoureusement dans la ruchette
qu’on recouvrira ensuite de son couvre-cadres et de son toit. Dans la mesure où
la reine est dans la ruchette, les ouvrières tombées de part et d’autre de
celle-ci auront bien vite fait de repérer et de rejoindre les quelques abeilles
battant le rappel sur la planche de vol.
Si l’essaim que l’on croyait capturé ressort, il est probable que la reine n’a
pas été enruchée et tout sera à recommencer dès que l’essaim se sera de nouveau
fixé. Après enruchage, la ruchette restera sur place, bien protégée du soleil.
Elle ne prendra sa place au rucher que le soir après le retour des exploratrices
ou le matin de bonne heure. Il sera utile d’offrir à cette nouvelle colonie un
litre de sirop. Les abeilles le stockeront rapidement et il fournira l’énergie
nécessaire à la construction des cires gaufrées. Les abeilles cirières
consomment environ 8 kg de miel pour produire 1 kg de cire, soit l’équivalent
d’un peu plus d’un million d’écailles issues de leurs glandes cirières.
Au fur et à mesure de leur construction, le nid sera agrandi par déplacement de
la partition et rajout d’un cadre de cire gaufrée. Le dynamisme de l’essaim est
remarquable, d’autant plus que la souche dont il provenait manquait de vigueur
juste avant l’essaimage. A titre d’exemple, un essaim de 3 kg (30.000 abeilles)
peut construire une feuille de cire gaufrée (750 cellules/dm2) en une nuit.
Il peut arriver que l’essaim bien en place s’échappe le lendemain même, pour une
raison inconnue (odeur désagréable ?). Pour parer à cette éventualité, le
meilleur moyen est de lui offrir en prime un cadre de jeune couvain.
Immédiatement, les nourrices le prennent en charge et l’essaim est
définitivement fixé.
Essaimage
: avant ou inconvénient ?
Les
réponses divergent selon le statut de chaque apiculteur. Pour le professionnel,
ce doit être un métier rentable avec une production maximale de miel pour un
cheptel minimum. Dans ce cas, il n’y a pas photo ; le résultat de l’essaimage,
comme nous l’avons écrit plus haut, est une augmentation involontaire du nombre
de colonies et une diminution ou non – production de celles qui essaiment.
Résultat : baisse du rendement moyen à la ruche, augmentation de la charge de
travail et des frais (nourrissements, traitements sanitaires, déplacements,
charges….).
Ce propos purement économique fait naturellement fi de l’instinct de l’espèce,
pour qui ce mode de reproduction a permis de s’étendre sur presque toutes les
régions du globe, assurant pour une large part, la pollinisation des plantes
sauvages et cultivées.
Par ailleurs, l’essaimage non contrôlé favorise la dissémination des maladies
des abeilles adultes, notamment pour les essaims d’origine inconnue. S’ajoute
également le risque que prend l’apiculteur acrobate pour récupérer un essaim
posé dans un endroit peu accessible ou pour le perdre !
Mais lorsque le professionnel de l’apiculture désire augmenter ses colonies à
partir de son cheptel, il utilisera alors avantageusement la technique de
l’essaimage artificiel sur des colonies sélectionnées aux qualités connues et au
moment opportun. Pour le débutant à qui s’adresse spécialement cette page des
jeunes, l’essaimage présente les avantages des inconvénients précités.
Tout d’abord, l’enruchement d’un essaim est un plaisir toujours renouvelé.
Enfin, la multiplication des colonies par essaimage est quasi gratuite,
exclusion faite des achats de matériel et de la non production. C’est une
solution, sans être la meilleure, pour faire vivre un rucher hérité ou
abandonné.
Attention toutefois à ne pas reconstituer un rucher avec des essaims issus de
souches dites « essaimeuses ». Ils se révèleront vite être des non-valeurs
produisant beaucoup d’abeilles, mais pratiquement pas de miel. On les nomme
vulgairement « ruches à viande ». Ce n’est certainement pas la récompense que
nous attendons tous légitimement.
Courant mai, nos colonies seront à l’apogée de leur population. Il n’y a pas ou
peu d’essaimage à craindre pour celles possédant de jeunes reines et dont les
hausses ont été mises à temps.
Nous n’en dirons pas autant de celles aux reines plus âgées mais encore très
performantes. Si l’engorgement de ces colonies devient réel, le risque
d’essaimage sera majeur : une visite d’inspection au rucher, chaque jour de beau
temps, s’imposera. L’essaim vous attendra peut-être, à moins qu’il n’ait déjà
pris le risque de partir pour une grande aventure…
B. Cartel
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