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Nouveau fléau chez les abeilles
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Nouveau fléau chez les abeilles
Nouveau fléau chez les abeilles
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Les scientifiques
ont observé que la mouche Apocephalus borealis infecte l'abeille en
pondant des oeufs dans son abdomen. Quelques jours plus tard, l'abeille
quitte la ruche, souvent la nuit et souvent aussi en se dirigeant vers
une source de lumière, des comportements contre nature.
Photo: fournie par la San Francisco State University
Une équipe de chercheurs croit avoir
identifié la cause de la mystérieuse épidémie qui frappe les abeilles,
particulièrement en Amérique du Nord.
La
découverte est survenue par hasard. Un biologiste de la San Francisco
State University a recueilli des abeilles mortes pour nourrir une mante
religieuse qu'il venait de capturer. Mais il a oublié ce «lunch» dans
une fiole sur son bureau. Quelques jours plus tard, des larves de
mouches pullulaient dans la fiole.
Cette espèce de mouche, appelée Apocephalus borealis, était connue pour
s'attaquer aux bourdons, mais pas aux abeilles domestiques.
Les scientifiques ont ensuite observé que la mouche infecte l'abeille en
pondant des oeufs dans son abdomen. Quelques jours plus tard, l'abeille
quitte la ruche, souvent la nuit et souvent aussi en se dirigeant vers
une source de lumière, des comportements contre nature.
«Nous avons même trouvé sous les lampadaires de l'université des
abeilles ayant quitté la ruche pendant des nuits froides et pluvieuses,
alors qu'il n'y avait aucun autre insecte», notent les chercheurs dans
leur article publié cette semaine dans la revue PLoS One.
Comportement modifié
«Peut-être que l'A. borealis manipule le comportement de l'abeille en
changeant son rythme circadien, sa sensibilité à la lumière ou d'autres
aspects de sa physiologie», spéculent les chercheurs.
Plusieurs parasites des insectes - virus, champignons ou autres insectes - modifient le comportement de leurs victimes.
L'abeille meurt dans la journée qui suit son excursion. Sept jours après
la ponte, plusieurs larves, en moyenne 13, mais jusqu'à 25, émergent du
cou de l'insecte. Elles deviennent adultes 25 jours plus tard. «Cela
donne aux mouches un potentiel de multiplication rapide», affirment les
scientifiques.
L'équipe a ensuite découvert que plus des trois quarts des ruches de la
région de San Francisco ainsi que d'autres au Dakota du Sud étaient
infestées.
Dans une ruche qu'ils ont observée en laboratoire, jusqu'à 38% des abeilles étaient touchées.
De plus, les chercheurs se sont rendu compte que les mouches pourraient
être porteuses de deux maladies qui touchent les abeilles.
Donc, tout cela porte à croire qu'il y a un nouveau suspect dans
l'enquête scientifique sur le syndrome d'effondrement des colonies
(colony collapse disorder ou CCD), constaté officiellement en 2007 par l'Académie nationale des sciences des États-Unis.
Ce mal frappe de nombreuses colonies d'abeilles. Les insectes meurent ou
abandonnent leur ruche en masse. Il a été porté au compte d'une mite
parasite (le varroa), de virus, de moisissures, de nouveaux pesticides
ou d'une combinaison de ces facteurs.
La recherche du coupable est d'autant plus intensive que les abeilles
jouent un rôle capital dans la nature et dans l'industrie alimentaire.
Selon Jean-Pierre Chapleau, porte-parole de la Fédération des
apiculteurs du Québec, cette découverte «soulève bien des questions».
«Premièrement, est-ce qu'on a cet insecte au Québec?» demande-t-il.
Il n'a pas été possible de répondre à cette question hier. Toutefois,
une carte publiée par les chercheurs américains indique que la mouche
est répandue d'un bout à l'autre des États-Unis, y compris dans le Maine
et l'État de New York.
«Il y a une certaine logique à ce qu'on associe la mouche au CCD parce
qu'elle cause une dépopulation de la ruche, dit M. Chapleau. Mais il
faudrait savoir si cela peut se faire en quelques jours, comme certains
apiculteurs l'ont observé.»
Il ajoute que le Québec n'est pas encore touché par le syndrome
d'effondrement des colonies, bien que les ruches vivent des difficultés
ici aussi. «On a des pertes hivernales qui sont documentées de façon
statistique, dit-il. On a aussi des pertes en saison de production.
Elles sont très difficiles à mesurer de façon scientifique, mais elles
paraissent dans la production.»
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Les scientifiques
ont observé que la mouche Apocephalus borealis infecte l'abeille en
pondant des oeufs dans son abdomen. Quelques jours plus tard, l'abeille
quitte la ruche, souvent la nuit et souvent aussi en se dirigeant vers
une source de lumière, des comportements contre nature.
Photo: fournie par la San Francisco State University
=author%3ACharles+C%C3%B4t%C3%A9&sort=recent]Charles Côté La Presse |
Une équipe de chercheurs croit avoir
identifié la cause de la mystérieuse épidémie qui frappe les abeilles,
particulièrement en Amérique du Nord.
La
découverte est survenue par hasard. Un biologiste de la San Francisco
State University a recueilli des abeilles mortes pour nourrir une mante
religieuse qu'il venait de capturer. Mais il a oublié ce «lunch» dans
une fiole sur son bureau. Quelques jours plus tard, des larves de
mouches pullulaient dans la fiole.
Cette espèce de mouche, appelée Apocephalus borealis, était connue pour
s'attaquer aux bourdons, mais pas aux abeilles domestiques.
Les scientifiques ont ensuite observé que la mouche infecte l'abeille en
pondant des oeufs dans son abdomen. Quelques jours plus tard, l'abeille
quitte la ruche, souvent la nuit et souvent aussi en se dirigeant vers
une source de lumière, des comportements contre nature.
«Nous avons même trouvé sous les lampadaires de l'université des
abeilles ayant quitté la ruche pendant des nuits froides et pluvieuses,
alors qu'il n'y avait aucun autre insecte», notent les chercheurs dans
leur article publié cette semaine dans la revue PLoS One.
Comportement modifié
«Peut-être que l'A. borealis manipule le comportement de l'abeille en
changeant son rythme circadien, sa sensibilité à la lumière ou d'autres
aspects de sa physiologie», spéculent les chercheurs.
Plusieurs parasites des insectes - virus, champignons ou autres insectes - modifient le comportement de leurs victimes.
L'abeille meurt dans la journée qui suit son excursion. Sept jours après
la ponte, plusieurs larves, en moyenne 13, mais jusqu'à 25, émergent du
cou de l'insecte. Elles deviennent adultes 25 jours plus tard. «Cela
donne aux mouches un potentiel de multiplication rapide», affirment les
scientifiques.
L'équipe a ensuite découvert que plus des trois quarts des ruches de la
région de San Francisco ainsi que d'autres au Dakota du Sud étaient
infestées.
Dans une ruche qu'ils ont observée en laboratoire, jusqu'à 38% des abeilles étaient touchées.
De plus, les chercheurs se sont rendu compte que les mouches pourraient
être porteuses de deux maladies qui touchent les abeilles.
Donc, tout cela porte à croire qu'il y a un nouveau suspect dans
l'enquête scientifique sur le syndrome d'effondrement des colonies
(colony collapse disorder ou CCD), constaté officiellement en 2007 par l'Académie nationale des sciences des États-Unis.
Ce mal frappe de nombreuses colonies d'abeilles. Les insectes meurent ou
abandonnent leur ruche en masse. Il a été porté au compte d'une mite
parasite (le varroa), de virus, de moisissures, de nouveaux pesticides
ou d'une combinaison de ces facteurs.
La recherche du coupable est d'autant plus intensive que les abeilles
jouent un rôle capital dans la nature et dans l'industrie alimentaire.
Selon Jean-Pierre Chapleau, porte-parole de la Fédération des
apiculteurs du Québec, cette découverte «soulève bien des questions».
«Premièrement, est-ce qu'on a cet insecte au Québec?» demande-t-il.
Il n'a pas été possible de répondre à cette question hier. Toutefois,
une carte publiée par les chercheurs américains indique que la mouche
est répandue d'un bout à l'autre des États-Unis, y compris dans le Maine
et l'État de New York.
«Il y a une certaine logique à ce qu'on associe la mouche au CCD parce
qu'elle cause une dépopulation de la ruche, dit M. Chapleau. Mais il
faudrait savoir si cela peut se faire en quelques jours, comme certains
apiculteurs l'ont observé.»
Il ajoute que le Québec n'est pas encore touché par le syndrome
d'effondrement des colonies, bien que les ruches vivent des difficultés
ici aussi. «On a des pertes hivernales qui sont documentées de façon
statistique, dit-il. On a aussi des pertes en saison de production.
Elles sont très difficiles à mesurer de façon scientifique, mais elles
paraissent dans la production.»
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